Assiette : Aprey, décor au chinois fin, dernier quart du XVII siècle. Col. M Pescheteau.


Faïencerie d'Aprey


Les origines
La première mention date de 1742. En 1744, Jean-François Frossard se marie à Aprey, il vient de St Amand en Flandre en qualité de peintre au service du Seigneur Jacques Lallemant. En 1760, le frère de ce dernier, Joseph Lallemant officier prisonnier en Saxe, haut lieu de la porcelaine, revient et s'associe avec lui pour donner à la production un essor considérable.



A la production d'objets communs et de pièces cuites au grand feu s'ajoute une fabrication de luxe cuite au petit feu. Protaix Pidoux, suisse venu de Mennecy (Ile de France) peint de 1760 à 1763 des objets remarquables dont un pot pourri probablement dédié à Mozart.




En 1769, Joseph Lallemant rompt l'association avec son frère Jacques et fait appel à un habile céramiste nivernais François Ollivier qu'il installe comme Directeur de la faïencerie puis Associé en 1774. (François Ollivier sera le premier maire d'Aprey de 1790 à 1792).





Sous leur impulsion sortent de la fabrique assiettes, bassins, fontaines, soupières, plats, cruches, cocottes, lampes, moutardiers et pots en tout genre mais aussi théières, terrines, etc... concurrençant Sceaux, Rouen ou Strasbourg.
Chaque jour une quinzaine de marchands viennent faire provision d'une faïence de qualité mais aussi de produits plus communs. Un magasin est ouvert à Paris et des marchands font commerce à Lyon et Angoulême. Aprey touche encore à la terre de pipe, à la porcelaine et les plus grands peintres y séjournent: Antoine Ergot de St Amand, Antoine Mège de Moustiers en Provence, Bocard, Jacques Jarry (de 1772 à 1781).





Cette période 1769-1792 fut la plus belle de l'histoire de la faïencerie d'Aprey avec les décors aux fleurs, oiseaux et chinois et la production 'au petit feu' (première cuisson du biscuit émaillé fait d'argile rouge, de glaise et de marne puis peinture à base d'oxydes métalliques et nouvelle cuisson pour obtenir la faïence fine vendue dans le magasin de Paris, à Lyon et Angoulême).





Aprey a acquis un renom international même après la faillite retentissante de Joseph Lallemant en 1778 qui, pour concurrencer Strasbourg ou Rouen, avait fait baisser les prix. Ses biens, faïencerie et château, furent alors vendus par ses créanciers. La seigneurie fut rachetée par Philippe d'ANTHEZ, seigneur de Nambstein (Alsace). L’ouverture de l’entreprise par les deux associés fut poursuivie par François Ollivier seul, jusqu'à sa mort en 1795.






La reprise du XIXe siècle: elle est surtout l'oeuvre de la famille Girard, faïenciers (2 faïenceries) et tuiliers qui se dotent d'une véritable industrie avec machine à vapeur. Dans les années 1860, ils restaurent les moules du XVIIIe siècle et font des copies. En 1885, l'établissement est vendu et les derniers faïenciers travaillent jusqu'en 1892. Prost de Charolles rachètent bon nombre de moules.




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