Grand plat ovale Toulouse: avant 1750. Long. 55 cm. Col. Particulière.


Faïencerie de Toulouse



 Les origines
De toutes les faïenceries du Sud-Ouest, celle de Toulouse est de loin la plus ancienne. C’est effectivement en 1675 que se crée la première fabrique, alors que celle de Bordeaux, dont la renommée est indéniable, ne commence à fonctionner qu’en 1709.


Grâce au financement de Georges d’Olive, ancien capitoul de Toulouse (1647-1648), deux descendants de deux familles illustres de faïenciers de Montpellier, Guillaume Ollivier, fils de Daniel, et Claude Favier, fils de Pierre, mettent en route l’entreprise. S’il est difficile de définir la production de cette première période, 1675-1690, année de la mort de Claude Favier et du retour de Guillaume Ollivier à Montpellier, on attribue en revanche au gendre de Favier, Michel Dumont, des pots de pharmacie destinés à la maison professe des Jésuites et des carreaux de pavement


Au XVIIe siècle, d’autres fabriques s’implantent. Théophile Collondre, né à Montpellier en 1696, gagne Toulouse en 1719-1720 et crée une importante manufacture. Tout au long de sa vie, il aura à lutter contre les importations de faïences de Gênes et de Marseille, que les forains, lors de leurs trois foires annuelles, ainsi que les commerçants étrangers, déversaient sur le marché. Ce commerce s’exerçait, en partie avec l’accord tacite des capitouls, au-delà des dispositions prévues. Car on n’entendait pas porter entrave au trafic fluvial sur le canal du Midi. A la mort de Théophile, en 1750, son cousin Michel prend la tête de la fabrique.


Avec Théophile Collondre, des thèmes montpelliérains et moustériens : fruits et feuilles d’une part, broderies de l’autre, présentent un élément particulier : la grappe de raisin vrillée. Parfois, du décor Bérain, seul un buste de femme, coiffée d’une aigrette et reposant sur une console d’applique, occupe le centre des pièces.
Après 1750 et la création de nouvelles fabriques citons celle d’Aurivel, qui ne pratique que la technique de grand feu comme les Collondre, et celle qui aura à sa tête à partir de 1798, Joseph-Jacques Fouque, qui choisira la technique de petit feu — les thèmes décoratifs se diversifient. Nous assistons alors à une deuxième interprétation du décor Bérain. Il se développe sur le bassin des assiettes et des plats, tout en conservant son tracé naïf et simple.

Le camaïeu bleu est toujours de rigueur. Avec le motif floral qui s’inspire aussi de Moustiers, apparaissent les camaïeux jaune, jaune ocré et la polychromie. Toulouse à l'inverse des autres fabriques du Sud-Ouest et du Sud-Est a été peu sensible à la fantaisie des grotesques.
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