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Assiette : Le Nord, série de la tradition royaliste, vers 1789. Paris, Musée Carnavalet.
Faïenceries du Nord
Faïencerie du Nord
La fabrique Hesdin
La fabrique Desvres
La fabrique Boulogne-sur-Mer
La fabrique D'Aire-sur-la-Lys.
La fabrique Bailleul.
La fabrique de Douai.
Alors qu’à la fin du Moyen Age, un Jehan de Valence introduisait l’art de la faïence à Bourges et à Poitiers pour le duc de Berry — entre 1382 et 1388 —, le duc de Bourgogne faisait appel à un Jehan le Voleur, dont les fours furent construits auprès du château de Hesdin. Les quelques carreaux retrouvés sur place prouvent bien qu’il s’agissait de terre émaillée. Ainsi des faïenciers s’installent-ils au XVII siècle dans ces petites villes du Nord et du Pas-de-Calais : Hesdin, Desvres, Boulogne, Aire-sur-la-Lys, Bailleul, Douai. Si leur production, comparée à celle de Lille, de Saint-Amand-les- Eaux et Saint-Omer est de bien moindre importance, elle comporte néanmoins une fabrication abondante de vaisselle courante.
En relation avec l’Angleterre, et tout près de la frontière de la Hollande, ces centres subissent l’influence de ces deux pays voisins.
Les faïenciers emploient les mêmes terres, provenant pour la plupart du fameux gisement de Bruyelles, où s’approvisionnaient aussi les Hollandais. En dépit de la facilité d’accès à l’étain britannique, grâce à la franchise douanière dont le Nord bénéficiait encore, l’émail sera pauvre, parfois craquelé et le revers des pièces sera enduit d’un vernis plombifère. En outre la similitude des décors entre les différentes fabriques, due aux mêmes sources d’inspiration et au passage de peintres d’une manufacture à l’autre rendent difficile l’identification.
La fabrique Hesdin.
L’histoire de la faïencerie de Hesdin reste pour l’heure pratiquement inconnue. Une fabrique aurait vu le jour tardivement, vers 1789, et aurait appartenu en 1800 à un pharmacien dénommé Plet avant de disparaître en 1826.
On considère comme originaires de Hesdin de grands plats légèrement creux sur lesquels des cavaliers, brossés à larges coups de pinceau, chevauchent avec fougue. On y reconnaît notamment les Pandours, ces cruels guerriers hongrois au service du prince Eugène de Savoie, général des troupes autrichiennes. Tantôt d’allure espagnole, tantôt germanique, ces fiers personnages diffèrent de ceux de Desvres par leur prestance, leur sérieux, ainsi que par leur disposition sur une grande terrasse d’où s’élèvent des arbres aux feuillages exécutés « à l’éponge ». On a coutume d’attribuer à Hesdin des fleurs comportant de larges pétales semblables à l’interprétation hollandaise et le motif du panier fleuri analogue à celui de Desvres.
La fabrique Desvres.
En 1764, Maître Sta, notaire, se laisse tenter par l’aventure de la faïence. La fabrique restera propriété de la famille jusqu’en 1812, date de sa fermeture. L’équipe Sta est composée d’artisans venus de Saint-Omer, de Hesdin et de Hollande.
Sur une terre claire, jaunâtre blanc-rosé, l'émail prend facilement un ton jaune ou verdâtre. La palette n’est point éclatante. L’imitation de Delft se traduit par un décor floral rayonnant, le thème du panier fleuri est proche de celui de Hesdin. Quant au cavalier, il a perdu la fougue de celui de Hesdin, et sa physionomie révèle un aspect bon enfant souvent teinté d'humour. L’habillement du cavalier s’inspire parfois de la cuirasse romaine, parfois d’un uniforme d’officier anglais. Ce dernier veut évoquer le célèbre Marlborough (1650-1722), commandant de l’armée autrichienne et vainqueur à plusieurs reprises pendant la guerre de Succession d’Espagne.
La fabrique Boulogne-sur-Mer.
La première faïencerie créée par Louis-Marie Verlingue à Saint-Martin-lès-Boulogne, en 1772, n’aura pas une longue existence, puisque en 1798, son fondateur part s’installer à Vron. Sa fabrication se borne pratiquement à des carreaux de revêtement pour poêles et cheminées. Un de ses ouvriers, François Duval qui l’avait suivi dans la Somme le quitte en 1801 et revient à Boulogne-sur-Mer. Sa fabrique ne tiendra pas au-delà de 1820.
Quelques rares pièces signées permettent de rattacher les faïences de François Duval aux produits de Hesdin, de Desvres et de Vron. Des personnages vigoureux — des femmes ayant une vague parenté avec des dames de qualité — leur tracé, leur disposition, les arbres exécutés à l’éponge rapprochent ces pièces de celles de Hesdin.
Boulogne-sur-Mer, comme toutes les faïenceries- du Nord, a fabriqué des carreaux de revêtement. S’il est«souvent impossible d’en discerner la fabrique d’origine, il existe au moins pour Boulogne-sur-Mer, une certitude.
Un assemblage de seize carreaux polychromes représentant un trois mâts, porte l’inscription « Le Vaisseau l’Intrépide fait par François Duval à Boulogne le Premier Janvier 1812 ».
La fabrique D'Aire-sur-la-Lys. v v Quelques années après le traité d’Utrecht, qui rattache définitivement Aire-sur-la-Lys à la France, la faïencerie de Michel Tassin est en état de marche, en 1724. Son dernier successeur, Jacques-François Dumetz de Ricamets est fils de commerçant en faïence de Saint-Omer. En 1789, il regagne sa ville natale, entraînant avec son départ, l’arrêt de la faïencerie.
Un double décor floral caractérise la production d’Aire- sur-la-Lys. Un bouquet soigné, épanoui, composé de roses, de tulipes, de pivoines a des liens indéniables avec la facture des fleurs de Saint-Omer. Un bouquet simplifié, rapidement brossé recouvre entièrement la pièce. Ses fleurs ressemblent à des fruits.
La fabrique de Bailleul.
Faut-il considérer, au XVI siècle, les faïences de Bailleul comme une production française, alors qu’après le traité d’Utrecht cette petite ville fait encore partie des Pays- Bas autrichiens ? Une terrine portant au revers l’année 1717 et le nom du faïencier C. Iacobus Hennekens (musée de Céramique de Sèvres) nous renseigne sur la production de ce début du xvii: siècle. Fleurs et oiseaux orientalisants évoquent le décor de certaines faïences de Delft. On relève d’autres faïenceries au courant de ce siècle. Après 1793, la fabrication se ralentit en général et paraît s’arrêter vers 1830.
Des assemblages de carreaux représentent des scènes religieuses où la veine dramatique flamande est sensible. On fabrique aussi des pichets patronymiques, de nombreux pots à boire dont le décor floral évoque parfois celui d’Aire-sur-la-Lys, parfois celui de Delft. Mais ce sont les statuettes qui ont rendu Bailleul célèbre : des petits singes tranquilles, des chiens couchés aux grands yeux ouverts, des chats et des chiens au collier jaune, assis sur leur séant, le corps relevé de taches violet de manganèse, semblent annoncer l’art de Gallé.
La fabrique de Douai.
L’importance de la fabrication des carreaux de revêtement dans toutes les faïenceries du Nord ne permet pas de passer sous silence l’assemblage de neuf carreaux figurant un personnage bien connu des habitants de Douai : le géant Gayant. Une faïencerie a donc dû exister à Douai, alors que c’est la faïence fine qui a fait la renommée de cette ville. La fête qui célèbre le seigneur (le géant Gayant), qui sauva les habitants de l’invasion normande, dure trois jours et commence le dimanche qui suit le 5 juillet. Au défilé des grands mannequins d’osier, à la manière d’un carnaval, succèdent des danses, des concours de tir à l’arc et des combats de coqs
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