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Assiette : Quimper, décor rocaille avec Vierge à l'enfant, vers 1765
Faïencerie de Quimper
Les origines
La faïence de Quimper est produite depuis 1708 dans le quartier faïencier historique de Locmaria, près du centre-ville de Quimper. Sa production s'est développée en faisant venir l'argile de Bordeaux et Rouen 1, bénéficiant de la présence de deux cours d'eau, l'Odet et le Steir et des forêts environnantes pour le combustible.
L'important développement de la faïence de Quimper au XVIIIe siècle puis au XIXe siècle entraînera au XXe siècle une concurrence acharnée des deux manufactures locales qui s'exprimera autant dans la créativité des décors, via plus de 250 artistes recensés, que sur les bancs des tribunaux
Au début
Jean-Baptiste Bousquet, originaire de Saint-Zacharie (en Provence), arrive dans la paroisse de Locmaria, qui sera rattachée à Quimper à la Révolution, sur les rives de l'Odet, toute fin 1699, pour y faire profession de "terrailler". Il est potier et maître pipier (fabricant de pipes en terre) et utilise sans doute le four banal du couvent des Bénédictines. Son fils Pierre, maître faïencier patenté de Marseille, effectue certainement des voyages préparatoires chez son père qui lui vante l'intérêt de Quimper : de l'eau, des bois, des cours d'eau pour l'approvisionnement et l'écoulement des marchandises ; des taxes modérées, une main d'œuvre bon marché et pas de concurrence dans l'ouest.
Pierre achète une maison et bâtit un four en 1708, créant ainsi la première faïencerie de Quimper 2. Pierre fabrique de la vaisselle de faïence, des plats et assiettes, et surtout des pièces de forme, vierges, grottes de religion, tonnelets, cruches, pots à eau, tasses et autres récipients.
Pierre Bellevaux, est né dans le Nivernais, mais se forme à la faïence avec son oncle Edmée Serrurier à Rouen. Il devient peintre, puis marchand faïencier entre la Bretagne et Paris. Il épouse la fille de Pierre Bousquet en 1731 et devient directeur de la faïencerie. Il apporte avec lui les techniques des faïences de Rouen, mais meurt en 1743, laissant Bousquet sans successeur mâle.
Pierre Clément Caussy3, marié en 1749 avec Marie-Jeanne Bellevaux, fille de Pierre Bellevaux, poursuit l'entreprise à Quimper. En 1770, il emploie 80 salariés. Il meurt en 1782, laissant l'entreprise à ses associés : sa fille et son gendre, Antoine de la Hubaudière (1744-1794). ce dernier, ingénieur de Ponts et Chaussées laisse sa femme Marie-Elisabeth Caussy et son beau-père diriger la manufacture puis abandonne son ancien métier pour épauler sa femme.
François Eloury, ancien ouvrier tourneur de Caussy, crée sa poterie à proximité en 1778, produisant du grès et des pipes. Son frère, André, s'y essaye aussi, mais avec moins de succès. Le fils de François, Guillaume Eloury4, commence une production de faïence blanche et surtout mi-brune, comme la mode commence à s'en répandre. Il semble avoir employé un peintre vers 1801, preuve que la faïence artistique arrive souvent après la poterie, le grès et la faïence utilitaire qui font tourner les fours et assurent le gros de la production.
Guillaume Dumaine, potier en grès originaire de Gers, dans le sud-Manche, autre ouvrier de Caussy et De la Hubaudière, après avoir fait faillite à Quimperlé en 1783, installe un atelier de poterie de grès à Locmaria en 1791, employant un à deux ouvriers de sa famille manchoise de façon saisonnière.
Au début du XIX siècle, il n'y a donc encore qu'une grande manufacture de faïence à Locmaria5: La Grande Maison De la Hubaudière, et une naissante, Eloury, qui va prendre cependant rapidement de l'essor.
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