Faïence de Creil-Montereau Assiette plate en faïence à décor historique imprimé et peint


Faïencerie de Creil-Montereau


Les origines
Après l'installation de Jean Rognon, premier faïencier de la ville (de 1720 à 1740), la manufacture de faïence fine de Montereau est fondée en 1749 à l'est du quartier Saint-Nicolas par Étienne François Mazois (1719-1762), avec l'objectif de concurrencer les célèbres faïences anglaises dites Queens' ware. Il est l'initiateur en 1760 de la manufacture La Royale à Nevers et est propriétaire de celle de Montereau de 1755 à 1762, date de son décès. Ses parents tiennent un magasin de faïencerie, quai de la Tournelle


Reprise en 1774 par des Anglais (Clark, Shaw et Cie) puis par les Hall et Merlin-Hall. Entre 1796 et 1805, la manufacture est reprise par un autre Anglais très entreprenant, Christophe Potter (1751-1817). Cet ancien membre du Parlement britannique est parmi les pionniers de la mise en œuvre en France du décor imprimé sur faïence fine et porcelaine. Cette innovation permet à la faïence de Montereau de passer du stade artisanal à celui d'une proto-industrie. Entre 1805 et 1815, afin de s'éloigner du conflit l'ayant opposé à son ancien gérant Merlin-Hall, Potter s'établit dans la tuilerie voisine de Cannes-Écluse.

Après le retrait de Christophe Potter, les manufactures de Saint-Nicolas et des Récollets s'étendent considérablement grâce au couple Merlin-Hall, avant d'être acquises en 1819, à un prix assez exorbitant, par le propriétaire de la manufacture concurrente de Creil.


Lorsque Saint-Cricq-Cazaux meurt en 1840, la faïencerie de Creil est reprise par Louis Leboeuf et Gratiens Millet, déjà propriétaires de l'usine de Montereau depuis 1854. Finalement associée à celle de Creil de 1840 à 1895, puis à celle de Choisy en 1920, elle ferme ses portes en 1955.


La manufacture de faïence fine (et de porcelaine) de Creil


Assiette en faïence fine à décor imprimé et peint sous glaçure, faïence de Creil, 1827-1840, musée Gallé-Juillet de Creil.
Cette manufacture est fondée une première fois le 7 prairial An V (26 mai 1797) par un cristallier parisien, Robert Bray O'Reilly. Elle ne dure qu'un peu plus d'une année.
Le développement de cet établissement est durablement lancé à partir de 1801. En 1840 elle emploie 900 ouvriers. Elle ferme ses portes en 1895.


Plusieurs directeurs et propriétaires marquent cette manufacture de leur empreinte :


Jacques Bagnall (né en Angleterre à Burslem en 1762, natif de la même région que Josiah Wedgwood). Arrivé en France en 1784, il travaille comme modeleur à la fabrique de "grès anglais" de Douai. Il dirige ensuite la manufacture de porcelaine de Chantilly pour le compte de Christophe Potter, avant de prendre la tête de la manufacture de Creil à partir de 1802.

Devenu directeur artistique, il crée des pièces superbes, copiant parfois les styles Wedgwood et Anglais à la mode à l'époque. Les pièces du service en « grès noir » exposées à la maison de la faïence de Creil en sont un bon exemple, comme certaines soupières ou le cratère sur fond jaune qui a pris la place du bleu typique du modèle anglais. Jacques Bagnall meurt à Creil en 1825.


Charles Gaspard Alexandre Saint-Cricq Casaux est propriétaire et actionnaire principal (à partir de 1811) de la manufacture. Il la fusionne avec la manufacture de Montereau, qu'il acquiert en 1819. Louis-Martin Lebeuf (1792-1854) : Lebeuf et Thibault travaillent de 1825 à 1833 à Montereau. À la mort de son associé, Lebeuf reste seul de 1833 à 1840 avant de reprendre la manufacture de Creil. Lebeuf et Jean Baptiste Gratien Milliet (1797-1875) en deviennent les propriétaires en 1841 ; les anglais Georges Vernon père et fils, sont directeur et sous-directeur jusqu'en 1849 : ils introduisent la porcelaine tendre anglaise à Creil.


Henry Félix Anatole Barluet (né en 1802 à l'Aigle, dans l'Orne) succède aux Vernon. Il est de la famille Lebeuf par sa mère. Louis Lebeuf est directeur de la manufacture de Montereau ainsi que son fils, Adrien Lebeuf de Montgermont, également maire de Montereau. M. Barluet[Lequel ?] permet la construction de la cité Saint-Médard pour loger une partie de ses ouvriers. Il est maire de Creil jusqu'à sa mort. Sous sa direction, l'iconographie et les services sont renouvelés.

La manufacture est le premier employeur de la ville de Creil pendant des décennies. En 1866, le recensement de population cite 503 personnes domiciliées à Creil et qui y travaillent, sur une population totale de 4 539 Creillois. Dans le détail, il y a 349 ouvriers, 129 ouvrières, 12 ingénieurs, employés et directeur, et 3 domestiques. Une cité ouvrière appelée Saint-Médard est construite à partir de 1866 pour loger ces ouvriers et une politique paternaliste est mise en place.


Le groupe Creil et Montereau

Le groupe est créé en 1840 par le rapprochement des deux manufactures de Creil et de Montereau. La société devient les Faïenceries de Creil et Montereau sous la raison sociale Lebeuf, Milliet et Cie (L.M et Cie), jusqu'en 1876.


La deuxième moitié du XIXè siècle est une période d'expansion et de succès pour la manufacture, avec de nombreux prix et médailles.

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En 1895, la fermeture du site de Creil, à la suite d'un incendie, marque le début du déclin avec des créations qui cessent de se renouveler. La production est alors concentrée à Montereau. En 1920, le groupe Creil-Montereau est repris par la manufacture de Choisy-le-Roi, propriété d'Hippolyte Boulenger. Les produits sont alors marqués du sigle HBCM (Hippolyte Boulenger Creil Montereau). La faïencerie de Montereau ferme définitivement en 1955.




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